Vie de la copropriété / L’administration judiciaire : conséquence inéluctable du non renouvellement du Syndic ?

L’administration judiciaire : conséquence inéluctable du non renouvellement du Syndic ?

Par Rédacteur Syndicompare

Vous êtes en assemblée générale et vous refusez de voter le renouvellement du mandat de votre syndic, ce dernier vous indique qu’à défaut d’être renouvelé il sera contraint de placer la copropriété sous administration judiciaire, générant ainsi des frais de justice substantiels. Dans ce cas, en règle générale les copropriétaires acceptent de renouveler le syndic, mais qu’en est-il vraiment de cette situation et affirmation de votre syndic au regard de la loi ?

L’administration judiciaire est un dispositif qui permet à une copropriété qui serait dépourvue de syndic d’obtenir la nomination d’un administrateur judiciaire dont la mission principale est de convoquer une assemblée générale en vue de la désignation d’un syndic de copropriété. L’absence de syndic peut résulter de diverses situations : date d’échéance du mandat de syndic dépassée, démission ou décès du syndic, absence de majorité pour la désignation du syndic en assemblée générale voire le refus de renouvellement du syndic en place.

Dans ce dernier cas, le syndic dont l’assemblée refuse le renouvellement va indiquer aux copropriétaires qu’il va les mettre sous administration judiciaire or un syndic professionnel ne peut pas mettre une copropriété sous administration judiciaire. En effet l’initiative pour la désignation d’un administrateur judiciaire appartient aux seuls copropriétaires, en saisissant le président du tribunal de grande instance qui nomme ensuite un administrateur par voie d’ordonnance.

L’administrateur va ensuite convoquer une assemblée générale en vue de la désignation d’un syndic de copropriété, les fonctions de l’administrateur cesseront de plein droit à compter de la nomination d’un nouveau syndic. Il est à noter que les honoraires d’un administrateur judiciaire sont très couteux, bien au-delà des honoraires pratiqués par les syndics professionnels.

En cas de refus de renouvellement de mandat du syndic, le recours à l’administrateur n’est pas systématiquement obligatoire. En effet si la date d’échéance du mandat du syndic est postérieure à celle de l’assemblée générale refusant le renouvellement, le syndic est tenu d’accomplir sa mission jusqu’à son terme. Il est dans ce cas possible d’exiger la poursuite du mandat du syndic et demander la convocation d’une nouvelle assemblée pour désigner un nouveau syndic.

Pour résumer, en pareille situation, le syndic ne peut pas placer un syndicat de copropriété en administration judiciaire pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas qualité pour demander la nomination d’un administrateur (article 46 du décret de 1967). Avant de refuser un renouvellement, il faut s’assurer que le mandat du syndic va au-delà de la date de l’assemblée de manière à exiger la convocation d’une nouvelle assemblée ayant pour objet de désigner un nouveau syndic.


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